Appel à CommunicationColloque international Appel à communications Perception et catégorisation-dénomination Couleurs « Méthodologie d’action, vision, perception, cognition " 8-9-10 novembre 2017- MSH Lorraine-Nancy Organisé dans le cadre des « Rendez-vous du TSANGA : Transmissions des Savoirs et Appropriation Numérique des Générations Africaines » Selon Locke, la couleur est une qualité seconde de la chose. Il dénonce par-là la nature illusoire et tenace poussant la perception humaine à considérer que la chose est réellement de sa couleur. Au contraire, la couleur est une construction subjective dépendant de la constitution physiologique et cognitive de l’humain. Certes, une fois reconnue la quasi-universalité de l’organisation de l’œil humain, la couleur subjectivement prêtée aux objets semble solidement liée à l’action physico-chimique des longueurs d’ondes sur les cônes de la rétine. Toutefois, les processus cognitifs de perception sont trop complexes et intégratifs pour garantir une stricte réduction entre le physiologiquement vu et le cognitivement perçu. Une approche culturaliste est alors nécessaire pour comprendre comment la perception des couleurs peut se construire au-delà de la physiologie. Il ne sera ainsi pas question de parler de ce qui est médicalement classé comme trouble de la perception, mais plutôt de la manière dont une appartenance culturelle peut influencer, voire construire, la perception des couleurs. Ainsi, dans le prolongement des réflexions de Michel Pastoureau selon lesquelles « plus que la nature, le pigment, l’œil ou le cerveau, c’est la société qui "fait" la couleur, qui lui donne sa définition et son sens qui décline ses codes et ses valeurs, qui organise ses pratiques et détermine ses enjeux » (2015, p. 240), un enjeu général serait de comprendre comment la couleur – et notamment la teinte – a pu s’imposer dans le monde occidental comme notion première pour décrire l’apparence strictement visuelle du monde alors que la notion d’intensité aurait aussi pu s’imposer. L’approche généraliste de ces questions n’est pas dénuée de tout projet ; s’il est vrai que l’empreinte occidentale a imposé une partie de ses savoirs, de ses pratiques ou de ses valeurs à travers le quotidien de nombreux pays du sud avec la création et l’intégration de nouvelles lexies, l’enjeu de ce 1er Rendez-vous du TSANGA est de poser les fondations d’une réflexion visant à déconstruire ou au contraire à comprendre l’idée selon laquelle une majorité des cultures africaines ne percevaient et/ou ne percevraient pas encore la couleur par la teinte (tonalité) mais par d’autres modalités. Pour certaines cultures d’Afrique Noire, l’essentiel n’est pas de savoir si la couleur est rouge, verte, … mais de savoir si elle était sèche ou humide, rayée ou tachetée, lisse ou rugueuse, tendre ou dure, sombre ou claire, sourde ou sonore, …Elle peut être appréhendée de pair avec d’autres phénomènes sensoriels. La difficulté de cette question est que le contexte spécifique au continent africain comme dans d’autres pays du sud semble difficilement englober une culture homogène ; il serait ainsi peut-être bon de veiller à coupler les approches culturalistes d’une approche écologique de la perception telle que formulée par James J. Gibson. Sur le plan linguistique, ethnolinguistique et sociolinguistique, en adoptant la dénomination de nuances et de nuances de nuances en occident, nous est-il possible de maintenir la reconnaissance de couleurs véritables, isolables et catégorisables. De même, est-il possible et semble-il essentiel :
La finalité des « rendez-vous » étant essentiellement méthodologique, les conclusions de la rencontre pourraient permettre aux « nouveaux » chercheurs africanistes d'investir ce champ d'étude dans une perspective transdisciplinaire. En définitive, le thème « couleur », en raison de sa capacité à fédérer plusieurs champs de recherche, offre le lieu pour réfléchir et comparer les approches dans les domaines de la recherche de terrain, des langues, des littératures et des arts. Ainsi, par ce thème, on cherchera à examiner l’origine de techniques d’apprentissage et éducatives, la transformation des modes d’organisation sociale, l’intégration et le développement de ces cultures dans l’environnement actuel. Cette première rencontre souhaite être le point d'arrimage pouvant permettre lors des prochains rendez-vous :
Le comité d’organisation souhaite recevoir des propositions de communication ou de participation à un atelier qui abordent la thématique du colloque sous l’un des angles suivants : ̶ Vision, perception sensorielle, cognition, état actuel des connaissances et perspectives pistes d'application recherches africaines ̶ Recherches de terrain, catégorisation, traitement des informations lexicales et sémantiques : études descriptives de langues, linguistiques et ethnolinguistique de terrain, description et modélisation du lexique ̶ Perception-dénomination traditionnelle et moderne de la notion de couleur : nature des objets importés nommés avec termes de couleur et appropriation de ceux-ci (art, religion, technologie comme usage du fer, etc.)
Date limite de soumission des propositions : 20 mai 2017. La langue française est préconisée, anglais accepté mais dans ce cas diaporama en français s'il vous plaît Résumé de 250 mots maximum - une réponse à votre proposition vous parviendra avant le 5 juin
Cf la version imprimable appel à communication Dans le cadre de la démarche-action du projet TSANGA , l’’ensemble des présentations sera filmée et les visuels de celles-ci devront être particulièrement soignés. Elles constitueront pour les équipes pluridisciplinaires résident dans les Pays du Sud des outils participatifs de travail pour le projet et des données pédagogiques pour leurs étudiants. Informations Contacts : Sylvie Grand’Eury-Buron, Erick Cakpo, Bruno Trentini
[1] La problématique cherche à actualiser les concepts et données formulés depuis les années 80 et renforcer la journée Couleur x Afrique de l’Institut des Mondes Africains. |
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